Edito (janvier 2025)

Quelle mouche a piqué le pape François quand il a décrété que le thème de l’année jubilaire de 2025 aurait pour thème l’espérance ?

Sérieusement, vous trouvez qu’il y a de quoi espérer ?

La Terre va mal, très mal et ce n’est pas parce qu’en Belgique, on n’en ressent pas les symptômes les plus graves qu’on peut le nier…

Il y a des conflits partout et pour certains, ce n’est pas parce qu’on n’en parle pas qu’ils n’existent pas…

A Bruxelles, 4 enfants sur 10 grandissent dans la pauvreté, 1 sur 4 en Wallonie et 1 sur 10 en Flandre.

Les manifestations de violence verbale ou corporelle ne cessent d’être signalées notamment dans les lieux où l’on rend des services aux personnes : les hôpitaux, les administrations, lors d’interventions des pompiers, de la police…

Le succès des idées et des partis politiques d’extrême droite ne fait qu’augmenter ces dernières années.

Bon sang, j’arrête là, c’est à désespérer…

Oui j’en resterais là si je n’avais pas, chevillée au coeur, cette petite flamme de l’espérance si chère à Charles Péguy, « cette petite espérance qui n’a l’air de rien du tout »[1].

C’est elle qui permet de croire que rien jamais n’est vraiment perdu. Le mal ne triomphe jamais et si parfois il parait gagner, c’est un leurre car ne vainc jamais celui qui abime son frère, ne triomphe jamais celui qui en détruisant les autres annihile en lui-même l’étincelle divine qui en fait un humain.

Et vous savez quoi ? Cette petite flamme fragile est si forte qu’elle est même capable de me laisser croire qu’il y a une rédemption possible pour les dictateurs de tous poils, les idéologues qui enferment la liberté dans des cages dorées, les petits caÏds qui assouvissent leur faim de puissance dans des actes pathétiques, les Hérode de notre temps…

Je rêve ? Je suis naïve ?

Alors il y en a un autre qui est bien plus fort que moi dans ce domaine. On a fêté sa naissance il y quelques jours. Si cet enfant qui nait parmi les pauvres, les bêtes de somme, dans une famille « pas comme les autres » et qui devient la clé d’un monde nouveau en assumant jusqu’au bout sa confiance en l’Amour et la Vie, si cet enfant n’est pas venu nous montrer que c’est l’Espérance qui nous sauve, alors qu’on me jette la première pierre…

Merci frère François de nous rappeler cela !

Anne


[1]Charles Péguy, Le Porche du mystère de la deuxième vertu, 1912