Édito

Novembre, décembre, les deux derniers mois de l’année. Déjà !  Oui, mais ce n’est pas le sujet…

Photo de Dominique Servais

Chaque année quand revient le jour des morts (2 novembre), j’aime aller flâner dans les cimetières où dorment mes aïeux. Pas tellement pour le tapis de couleurs mais plutôt pour mesurer le temps qui passe, égrener des souvenirs, me dire qu’un jour, ce sera mon tour…

Mourir, on passe tous par là et ce n’est pas forcément triste : la séparation est triste, la souffrance qui accompagne parfois la mort est incompréhensible, les cicatrices peuvent être longues à guérir. Souvent cela nous répugne ou nous effraie mais, mourir, qu’en savons-nous finalement ? Et qu’est-ce qu’une bonne mort ? Pour nous, chrétiens, c’est sans doute celle qui a la chance de se vivre dans l’espérance que cela ne se termine pas là, comme ça… qu’il y a une autre vie et un amour plus grand qui nous y attend. Il y a là un vrai enjeu d’accompagnement pour que personne ne soit abandonné à la mort sans avoir été aidé à mettre des mots sur son grand voyage.

Et voilà que novembre se termine et que l’Eglise nous invite à entrer dans l’attente… d’une naissance ! Quel contraste ! Quand les jours raccourcissent – au point qu’on en arrive parfois à entrer dans son lieu de travail le matin puis à regagner ses pénates en fin de journée sans avoir vu la lumière du jour pour de vrai – nous voilà invités à guetter la Lumière ! Celle d’une naissance qui change tout ! Notre monde a toujours une fin mais en attendant, chaque minute est à vivre, faite de rencontre, de découverte, d’émotion, de joie ou même de tristesse. Tout est à vivre sinon, à quoi bon ? Marie est un bon exemple de cet appétit de tout vivre dans le « oui » qu’elle offre sans trop savoir ce qui l’attend mais sûre qu’elle ne sera seule !

L’Avent passe très vite, soyons-y attentifs.ves pour vivre ce temps où quelqu’un nous parle de paix, de lumière, de vie !

Et que Noël sonne l’éclat de cette vie qui vient nous surprendre ! Pensez donc ! Notre Dieu souhaite vivre parmi nous tous les aléas de notre vie et nous montrer comment la danser par tous les temps, dans toutes les circonstances. Et ne jamais danser seuls.les… entrer dans la danse même si on n’a pas vraiment le rythme dans le sang… compter sur ceux pour qui c’est facile quand pour nous c’est bancal… et ne jamais désespérer d’y arriver puisque tout est gagné depuis ce jour où une étoile a brillé dans le ciel !

Anne

Édito

« La vieillesse est un naufrage », disait De Gaulle. Et comment ne pas s’effrayer, ou à tout le moins s’inquiéter, quand le corps se permet de se rappeler à nous par des craquements, des raideurs, quelques absences, trop de ceci, pas assez de cela… ?

Mais à partir de quand devient-on vieux ?
Est-ce que ça vous tombe dessus un beau matin quand le premier pas hors du lit vous coûte une petite grimace de douleur ?
Est-ce quand on se rend compte qu’on porte un regard désabusé sur les choses et les gens ?
Est-ce quand, face à l’actualité, on se dit « à quoi bon réagir ? »
Est-ce quand on vous suggère que vous seriez bien mieux dans une maison de retraite ?
Sonner la retraite, abandonner la bataille, baisser les bras, devenir prisonnier peut-être…
Est-ce quand on n’a plus envie de rien, que tout glisse, tout passe, tout lasse ?

Et bien si c’est ça, alors, je connais des jeunes qui sont vieux !
Et tout bien considéré, on commence à vieillir dès qu’on a poussé son premier cri, non ?

Une chose est sûre, la vie est là et bien là, dans un corps tout frais comme dans un corps plus chiffonné. Je pense à cette centenaire dont on pourrait dire qu’elle dure alors que, mine de rien, elle vit… pas à cent à l’heure bien sûr mais à son rythme, très lent, très apaisé, presque aérien. Et cette étincelle de vie est bien présente et très visible quand au cours d’une petite promenade accompagnée, elle rencontre ses voisines de chambre et que tout d’un coup, elles se prennent les mains, se les réchauffent mutuellement et se manifestent ainsi un peu d’affection et d’attention. Un toucher léger, peu de mots et les yeux qui s’illuminent : la vie est là, tout timide mais souriante comme une brise légère qui signale une présence. Et cela se respecte… et cela devrait réjouir les cœurs. Mais je pense aussi à celle ou celui qui n’en peut plus de vivre « ainsi » : diminué.e, humilié.e par toutes les pertes subies, souffrant.e dans sa tête et dans son corps, seul.e ou à peu près, avec des souvenirs qui s’effilochent et l’impression que ça n’en finit plus de durer…

Alors quoi ?
Notre foi et notre espérance chrétiennes nous disent que toute vie est utile, non pas au sens pratique du terme, mais parce que sur chacun.e, Dieu pose un regard d’une infinie tendresse.
Cela nous donne une dignité intrinsèque qu’on ne peut nier à personne, pas même à celles et ceux dont la vie nous semble devenue « inutile ». Cela ne nous donne-t-il pas le devoir ou plutôt la chance d’élargir nos capacités d’amour et d’attention envers « nos anciens », et de voir quels cadeaux ils sont encore plutôt que des charges ou des images effrayantes de ce qui nous attend tous ?

Anne

Édito

Le monde ne va quand même pas si bien que ça…
Des gens vivent et dorment dehors ; des familles ont de grandes difficultés à envisager l’avenir avec sérénité ; des réfugiés se font toujours refouler comme « illégaux »… non mais « illégaux »… ? Comment un être humain peut-il être « illégal » ?
Des guerres sont nées ou se prolongent sans fin aux quatre coins de la planète comme s’il était si évident que les conflits doivent impérativement se régler par les armes plutôt que par des mots et la justice pour tous.
On voudrait nous faire croire que « l’homme augmenté » sera la panacée universelle … mais pour qui ?
Désolant, effrayant, terrifiant même dans un monde qui se dit civilisé, c’est-à-dire « qui est conforme aux règles sociales, policé »… par opposition à « barbare »… Ho ! Vraiment ?
Et pendant ce temps-là, parmi les odeurs mêlées du sapin, du vin chaud, des cougnous et du four où rôtit la volaille, je chantais : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et Paix sur la terre aux Hommes de bonne volonté ! »
C’est tellement évident ! Qu’on soit chrétien ou pas, croyant ou pas même… le message essentiel de la fête de Noël est bien celui-là : « Soyons des hommes, des femmes, des enfants de bonne volonté » !
Ne laissons jamais rien ni personne abîmer notre humanité et aidons-nous les uns les autres à garder le cap de la solidarité, de l’amour, de la paix et de la justice… avec un peu d’innocence.
Quand les chrétiens racontent qu’à Noël, Dieu s’incarne dans un nouveau-né, c’est cela qu’ils veulent dire !
Noël c’était hier… Nous voici au seuil d’une nouvelle année.
Puissions-nous la vivre en homme, femme, enfant de « bonne volonté » !
Pour le meilleur, rien que pour le meilleur !
PS : et pour ceux à qui « la bonne volonté »  donne de l’urticaire… un souhait : sponsorisez Elon Musk et qu’il vous emmène avec lui sur la planète Mars !

Anne

Édito : sortir de l’entre-soi

Synodalité : sortir du confort de l’entre-soi, au-delà du clivage homme-femme !

Une phase importante de la synodalité vient de se terminer. Beaucoup, sans doute dans les mois à venir, vont scruter davantage le contenu des interventions. Beaucoup surtout sont en attente de la phase ultime qui se tiendra en octobre 2024.

Dès le départ de la démarche, les Eglises occidentales se sont penchées sur la place de la femme dans l’Eglise, son rôle, la participation à la mission, à la gouvernance de l’Eglise. Qu’en est-il de l’ordination diaconale, presbytérale des femmes ? Faut-il ouvrir de nouveaux ministères ? Ou instituer de nouvelles missions ?

Le très sérieux rapport de la plus grosse société d’investissement mondiale, BlackRock, met en évidence une vérité étonnante : les sociétés les plus rentables – pour son étude la BlackRock s’est penché sur 1250 grosses entreprises –sont celles qui atteignent la parité hommes-femmes.  Le rapport ne voit pas un lien de causalité mais de corrélation. Dans la lecture de ce rapport, Isabella Lenarduzzi, fondatrice de Jump, entreprise sociale œuvrant au service des améliorations des conditions de travail, notamment dans les rapports hommes-femmes au sein des entreprises, précise que sans courir après une parité mathématique, les entreprises les plus rentables sont celles qui intègrent la plus large diversité : anciens, jeunes, hommes, femmes, personnes de cultures différentes. Et de formuler la règle suivante : une entreprise vit bien lorsque les décisions qu’elle prend sont bonnes. Or une bonne décision ne peut être prise que par un groupe qui sort du confort de l’entre-soi pour s’ouvrir à la diversité – si possible à l’image de la diversité sociale.

Voilà qui est susceptible d’inspirer nos pratiques d’Eglise.

Saint Paul dès le départ des communautés a été confronté à la diversité qu’il a accueillie tout comme il a accueilli la diversité de charismes qui sont souvent devenus des « ministères ». La question a davantage été comment garder l’unité. En Galates 3, il donne une réponse théologique à la difficile unité : « Il n’y a plus ni Juif ni Grec, ni esclave ni homme libre, ni l’homme ni la femme car vous êtes en Christ ».  Lui aussi peut nous inspirer.

Mais nos familles, elles-aussi, peuvent être le lieu où se forge l’apprentissage de la diversité sur base d’un amour librement choisi et redécidé chaque jour.

Guy Balaes

Édito

PRIER : simple ? Compliqué ?

Prier, c’est … ?

Prier, c’est réciter le Notre Père et/ou la prière à Marie, une fois, deux fois par jour ?

Existe-t-il d’autres prières, d’autres manières de prier ?

Bien sûr, il y en a plusieurs ! Et toutes se valent ! Tout dépend de l’intention que l’on y met, me semble-t-il !

Prier, c’est simple ? Oui et non ! Cela dépend de votre entrainement ! Si vous faites du vélo ou de la marche régulièrement, cela deviendra de plus en plus facile et vous pourrez allonger les distances progressivement. Idem pour la prière !

Prier, c’est compliqué ? Oui et non ! Il n’est pas toujours facile de trouver le bon moment pour faire silence. Etre seul.e face à soi-même, face à ses peurs, ses incohérences peut être effrayant voire rebutant.

Des lieux peuvent être inspirants, facilitateurs comme regarder la nature, s’arrêter dans une église, une chapelle au cours d’une balade, passer quelques jours dans un monastère, se retirer dans un coin de la maison.

Prier ? Pourquoi, pour quoi, pour qui ? A quoi ça sert ? Est-ce de la magie ?

Nous sommes des êtres de relation ! Notre manière de dire aux autres qu’on les aime, c’est de le leur montrer par des gestes, des paroles positives, encourageantes, par des actes. C’est à la fois simple et compliqué !

Prier, c’est être en relation avec Dieu, en communication, en dialogue. C’est une manière de lui dire « je t’aime », je suis là avec toi. Dieu est le compagnon de route fidèle, présent à tout moment, à qui je peux tout dire, tout confier !

Par la prière, je trouve la force de traverser les épreuves, relever des défis, pardonner. Par la prière, je peux mieux exprimer la joie de vivre, l’affection, la tendresse, l’attention aux autres. Je peux mieux discerner, mieux être à l’écoute du monde.

Oh ! Rassurez-vous ! Qu’elle soit prière personnelle, communautaire, prière d’intercession, de remerciement, d’émerveillement, une supplique ou l’expression de la colère, de la tristesse, d’une incompréhension ou que sais-je… Dieu est toujours là, discrètement, à nous écouter patiemment !

Matthieu nous dit « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira. » (Mt 7,-8).

Alors, êtes-vous prêt.e à demander et à recevoir ? Etes-vous prêt.e à chercher et à trouver ?

L’équipe du SDCF(1) vous souhaite un très bel été !

Bénédicte

(1) Notre équipe se rétrécit : Chantal Pirard termine sa mission au sein du SDCF ! Un tout grand merci à elle pour son travail, son énergie au service des Couples et des Familles.

Édito

Pixabay

« Donne-moi à boire » dit Jésus à la Samaritaine. Et il ajoute : « Celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle.» (Jean, 4)

Vous le savez sans doute, une de nos priorités pastorales du SDCF est le couple et notamment la préparation au mariage des fiancés. Notre projet pour mars est de réunir TOUS les animateurs qui préparent les fiancés au mariage (cfr encadré dans la news). Quelle belle pastorale pleine de vie ! Même si le nombre de mariage est en baisse, même si les personnes sont éloignées de la vie d’Eglise, cela reste l’occasion d’annoncer le « kérygme de l’amour » reformulé par Enzo Biemmi : « Dieu vous aime, il est heureux de votre amour et il le bénit ; il vous accompagne dans votre chemin ; il est fidèle, quoiqu’il en soit de votre amour, il est votre sauveur. » 1

Préparer les couples vers le mariage est une chose. Accompagner les couples mariés est une autre priorité du SDCF. Le pape François insiste beaucoup dans « Amoris Laetitia », sur cette pastorale qui devrait être l’affaire de toute la communauté paroissiale.

Lors d’une récollection organisée pour la communauté africaine de St Christophe (lire le témoignage de Edel et Jean Fléron), notre service a proposé quelques outils pour améliorer la communication dans le couple. Le pardon au sein celui-ci a été abordé à partir d’un texte biblique « La tempête apaisée ». Et comme une piqûre de rappel, nous avons pu redire que Dieu nous aime tellement qu’il nous pardonne… Un papa ne pardonne-t-il pas à son enfant qui vient de faire une grosse bêtise?

Comme Jésus, nous sommes en plein désert, en chemin vers Pâques ! Alors, posons-nous quelques questions …Comment puis-je mieux me tourner vers Dieu, personnellement, en couple, en famille ? Comment prendre conscience de mes erreurs, de mes manquements ? Comment comprendre que Dieu, quelles que soient mes erreurs, m’aime d’un amour si grand ? Comment m’abreuver à sa source pour que je n’aie plus soif ?

Utilisons une métaphore : un bébé essaiera patiemment de passer du dos sur le ventre et du ventre sur le dos. Il tentera de se mettre debout jusqu’à ce qu’il y arrive ! Comme lui, faisons-nous confiance pour que petit à petit nous arrivions à grandir dans l’amour de Dieu par sa grâce, son Esprit Saint !

Ouvrons-nous au dialogue intérieur avec lui. Ecoutons-le. Demandons-lui à boire de cette eau vive, comme la Samaritaine.

Ouvrons-nous à la tolérance envers nous-même. Et si nous y parvenons, nous réussirons peut-être à l’être avec les autres.

Belle montée vers Pâques !

Bénédicte

1.Enzo Biemmi, « La perspective missionnaire. Une clé pour la conversion de la catéchèse et de la pastorale »

EDITO

Le mois de juin va être chaud pour le SDCF ! En ce qui concerne les températures extérieures, je ne sais pas… pour ce qui est du calendrier et des activités, c’est certain !

C’est que l’Année « Famille-Amoris Laetitia » va bientôt se terminer ! Il faut fêter ça, marquer le coup même si c’est modestement. Ce n’est pas si souvent qu’on a l’occasion de mettre les familles à l’honneur et de saluer l’amour qui y circule et tout ce qu’elles apportent de positif au monde, alors nous n’allons pas nous en priver !

A partir du 17 juin et pour quelques semaines, les murs du cloître du Séminaire de Liège se couvriront de photos de familles. Sans jugements, sans statistiques, sans discours, nous voulons montrer deux choses : les familles sont une bonne nouvelle pour le monde parce qu’elles sont le lieu idéal et fondamental de croissance en humanité de l’Homme ; une famille qui « réussit » » est d’abord toujours une grande histoire d’amour dont on prend soin.
Si vous passez dans le coin, venez donc contempler tous ces sourires !

La semaine du 22 au 26 juin, à l’instar de ce qui se vivra à Rome dans le cadre de la Xème Rencontre Mondiale des Familles, les UP du diocèse sont, elles aussi, invitées à fêter la famille… comme elles le peuvent, selon leurs moyens : une messe des familles, un temps de prière, une promenade, une prière universelle spéciale, un petit mot adressé aux familles via leur site internet ou le bulletin paroissial… Notre évêque quant à lui célébrera le 26 juin à 11h00 avec toute la communauté et les familles du quartier de Saint-Vincent à Liège ; il adressera en outre un message vidéo à toutes les familles du diocèse.

Et enfin, une naissance à annoncer pour ce mois de juin décidément bien prolifique : « Grandir dans l’Amour », une plate-forme internet qui rassemble de multiples propositions offertes par des lieux, des communautés, des associations ou des mouvements en vue de soutenir et nourrir tout couple et toute famille. Conseil et accompagnement, retraites, camps d’été, vacances en famille, situations de crise, questions, pauses spirituelles… tout y est ! Ce nouveau site est une initiative des Services Couples et Familles des diocèses de Belgique francophone rassemblés en Commission Interdiocésaine Famille et Société (CIFS), à découvrir très prochainement en tapant :

www.grandirdanslamour.be



« La force de la famille réside essentiellement dans sa capacité d’aimer et d’enseigner à aimer. »[1]

C’est tellement vrai, tellement essentiel, tellement crucial pour notre monde que cela vaut bien qu’on se « bouge »  pour elle et qu’on la fête en la mettant à l’honneur, ne serait-ce qu’un bref instant partout dans notre diocèse !

Vive les familles !


[1] Exhortation Apostolique Amoris Laetitia du pape François,  n°53

Edito d’Anne

Pixabay

Les jours ensoleillés que nous venons de vivre en mars sont encore une fois venus conforter une impression que je ressens à chaque retour du printemps : la vie se joue de ce qui semble mort ! Sur des branches qui paraissent sèches, de jeunes bourgeons commencent à pointer et même à vouloir éclater, des fleurs s’ouvrent offrant un prisme de couleurs qui réjouissent les yeux et réconfortent l’âme. Ma respiration se fait plus ample et je me surprends à sourire quand mes yeux explorent le jardin et ses alentours. C’est bientôt Pâques !

Oui, Pâques est, pour moi, lié à la nature et donc forcément à la vie… d’abord et avant tout à la vie. Mais aussi à la mort, c’est inévitable.

Pâques c’est cette fête bizarre où la détresse et l’angoisse font soudain place à la joie et à l’espérance ; cette fête qui fait du bois du supplice le nouvel étendard de la vie en abondance ; cette fête où le corps meurtri, brisé, avachi de Jésus se redresse et relève avec lui tous les affligés, les opprimés, les humiliés, les prostrés, les « niés »… toutes celles et ceux qui rêvent qu’il  y a une vie avant la mort.

Ne l’oublions jamais, Pâques nous montre en pleine face que tout ce qui est beau dans la vie et l’humanité peut être sali par la violence, le mal, les injustices… mais que depuis Jésus la vie ne se laisse pas anéantir par les forces de mort. C’est hautement subversif parce qu’avec Jésus, c’en est fini du silence des victimes imposé par la superbe des tyrans indifférents à la souffrance de leur petit monde.

Pâques nous dit que Dieu est clairement aux côtés des femmes et des hommes déshumanisés, réduits à l’état de choses, et sa présence, juste là, à leurs côtés, fait de leur silence une clameur assourdissante. Si nous ne l’entendons pas, c’est que nous n’avons pas encore compris ce que la mort et la résurrection du Christ Jésus nous murmure depuis deux millénaires : ne regardez pas le monde à partir de ceux qui dominent et imposent leur force, quelle qu’elle soit… regardez le monde par le bas, regardez la vie toute fragile de ceux qui sont méprisés et exclus. Les forces de l’amour et de la solidarité sont bien plus grandes que les forces de mort.

Pâques c’est cette fête qui convertit même la mort pour en faire, non plus l’arme du pouvoir, de la peur et de la violence, mais la compagne de la vie tout simplement… un moment de la vie … et pas le contraire.

L’Édito de septembre

Deux mois se sont écoulés depuis notre dernière newsletter.
Deux mois seulement et une foule d’événements qui nous ont appris que nous nous trompons lourdement si nous pensons que notre mode de vie nous est définitivement acquis et que nous pouvons parcourir les chemins de la vie sans nous tracasser de rien ni de personne.

Il suffit de quelques instants pour comprendre que la vie peut basculer et vous jeter plus bas que terre dans la peur du lendemain, l’incertitude et la mort… que ce soit à Haïti, en Afghanistan, en Chine, en Méditerranée ou… en Wallonie.

Il n’y a pas de catastrophes plus ou moins graves selon qu’elles se déroulent près ou loin de chez nous.

Ce sont chaque fois des enfants, des femmes et des hommes jetés sur les routes, anéantis, les mains vides, les yeux effrayés, la peur au ventre et qui  ne demandent qu’une chose : ne pas être ignorés, ne jamais devenir « personne ».

C’est toujours un appel à tous ceux qui ont un peu plus de chance de se montrer à la hauteur de l’humanité que nous partageons tous.

Il n’y a pas « eux » et « nous » ; il n’y a aucune cause plus prioritaire que l’autre. Il y a juste des soeurs et des frères en humanité dont la détresse ne peut laisser sourds et aveugles sur les dysfonctionnements de notre monde qui permet « ça » !

Il y a des « oui » à offrir et des « non » à marteler.

Et me revient à la mémoire ce texte de Dom Helder Camara dont je vous livre un extrait :

« (…) Je ne croirai pas que je n’ai pas à m’occuper de ce qui se passe loin d’ici. Je veux croire que le monde entier est ma maison, et que tous moissonnent ce que tous ont semé. Je ne croirai pas que je puisse là-bas combattre l’oppression, si je tolère ici l’injustice. (…) Je veux croire à l’action modeste, à l’amour aux mains nues et à la paix sur la terre. (…) J’ose croire au rêve de Dieu même : un ciel nouveau, une terre où la justice habitera. »

Bonne rentrée pétrie d’humanité, de lucidité et d’espérance !

Anne

L’Édito

Deux mois se sont écoulés depuis notre dernière newsletter.
Deux mois seulement et une foule d’événements qui nous ont appris que nous nous trompons lourdement si nous pensons que notre mode de vie nous est définitivement acquis et que nous pouvons parcourir les chemins de la vie sans nous tracasser de rien ni de personne.

Il suffit de quelques instants pour comprendre que la vie peut basculer et vous jeter plus bas que terre dans la peur du lendemain, l’incertitude et la mort… que ce soit à Haïti, en Afghanistan, en Chine, en Méditerranée ou… en Wallonie.

Il n’y a pas de catastrophes plus ou moins graves selon qu’elles se déroulent près ou loin de chez nous.

Ce sont chaque fois des enfants, des femmes et des hommes jetés sur les routes, anéantis, les mains vides, les yeux effrayés, la peur au ventre et qui  ne demandent qu’une chose : ne pas être ignorés, ne jamais devenir « personne ».

C’est toujours un appel à tous ceux qui ont un peu plus de chance de se montrer à la hauteur de l’humanité que nous partageons tous.

Il n’y a pas « eux » et « nous » ; il n’y a aucune cause plus prioritaire que l’autre. Il y a juste des soeurs et des frères en humanité dont la détresse ne peut laisser sourds et aveugles sur les dysfonctionnements de notre monde qui permet « ça » !

Il y a des « oui » à offrir et des « non » à marteler.

Et me revient à la mémoire ce texte de Dom Helder Camara dont je vous livre un extrait :« (…) Je ne croirai pas que je n’ai pas à m’occuper de ce qui se passe loin d’ici. Je veux croire que le monde entier est ma maison, et que tous moissonnent ce que tous ont semé. Je ne croirai pas que je puisse là-bas combattre l’oppression, si je tolère ici l’injustice. (…) Je veux croire à l’action modeste, à l’amour aux mains nues et à la paix sur la terre. (…) J’ose croire au rêve de Dieu même : un ciel nouveau, une terre où la justice habitera. »

Bonne rentrée pétrie d’humanité, de lucidité et d’espérance !