Vivre Ensemble : campagne d’Avent 2020

Article trouvé sur le site Vivre ensemble.be

« Pas de sécurité sans solidarité ! »

« Le plus grand changement, ce n’est pas le masque mais la pauvreté qui augmente. »

« En précipitant les ménages précaires dans la pauvreté et en détériorant, encore, les conditions de vie des plus fragiles, la pandémie de Covid-19 aura exacerbé les nombreuses inégalités à l’œuvre dans nos sociétés. Face aux graves conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire, et face aux nombreux autres défis qui nous attendent, nous avons, plus que jamais, besoin d’entraide et de solidarité. Merci d’avance de votre confiance et de votre mobilisation à nos côtés à l’occasion de cette nouvelle campagne !

Les dons effectués en 2020 bénéficieront d’une réduction fiscale de 60% au lieu des 45% habituels. Par exemple, si vous faites un don de 100 € celui-ci vous reviendra à 40 € après déduction fiscale. Merci. 

Restons éveillés

Un système de protection sociale efficace qu’Action Vivre Ensemble appelle à renforcer et qui pourrait grandement contribuer à résorber les inégalités qui fracturent nos sociétés, à rendre notre collectivité plus fraternelle et à assurer, véritablement, la sécurité de chacun et chacune face aux crises, et aux nombreux aléas de nos vies.

Il est clair aussi, désormais, que cette pandémie se greffe sur une série de failles qui n’ont fait que s’élargir au cours des dernières décennies et qui menacent aujourd’hui notre sécurité à tous. Qu’il s’agisse d’économie, de lien social, de droits humains ou encore d’écologie, partout, la question de l’avenir se pose. Et pour le préparer, l’Évangile nous invite à prendre garde, à rester éveillés et à nous appliquer au travail que le Seigneur a fixé à chacun de nous (Mc 13,33-34).

Notre sécurité collective passe, entre autres, par une protection sociale consolidée, par une répartition plus équitable des richesses, par le respect des droits fondamentaux, par un environnement sain, par des perspectives d’avenir porteuses d’espoir, par des institutions démocratiques et participatives, ou encore par des liens sociaux de qualité.

L’avenir de tous

Nous avons pu constater ces derniers mois combien notre sécurité dépendait des autres. Mais ces liens vont bien au-delà : nous sommes fondamentalement reliés les uns aux autres et, ensemble, reliés à notre terre. Construire une société de justice sociale et écologique ne pourra se faire sans collectif, sans partage et sans entraide.

C’est pourquoi, en s’engageant avec les personnes laissées pour compte, les associations soutenues par Action Vivre Ensemble œuvrent pour l’avenir de tous.

Dans sa pauvreté, Jésus s’est fait proche des pauvres de ce monde. L’Avent est le temps où l’on se prépare à célébrer sa naissance, le temps où nous redécouvrons ce que sa venue change dans nos vies pour mieux lui faire une place. Mettons-nous en route ensemble et aux côtés des acteurs associatifs, des personnes démunies, sur le chemin de la solidarité.

La sécurité dans tous ses états

Comment garder le cap de la solidarité ?

« Ma sécurité est sociale », clamait Vivre Ensemble en 1987. Le plaidoyer n’a pas pris une ride. Il est même d’une actualité criante. La crise sanitaire que nous traversons le rappelle avec acuité. Alors, cette année 2020, Vivre Ensemble se penche à nouveau sur ce slogan et invite à l’explorer au regard de notre temps, sans nostalgie, avec néanmoins la persévérance des convictions. Au fil des pages, on découvrira comment notre sécurité collective passe, entre autres, par une protection sociale consolidée, une répartition plus équitable des richesses, le respect des droits fondamentaux, un environnement sain, des perspectives d’avenir porteuses d’espoir, des institutions démocratiques et participatives, ou encore des liens sociaux de qualité. Autant d’éléments complexes, tous interconnectés.

Pour aller plus loin ICI

Éditorial pour la Gazette d’Avent 2020 de Monseigneur Delville

Un incendie à Ammeloe : pas de sécurité sans solidarité

Un jour, j’étais en vacances à Ammeloe, un village de Westphalie. Et voilà qu’au milieu de la nuit, retentit une sirène au bruit strident, assourdissant et lugubre, comme on entend en temps de guerre au moment d’une menace grave. Le hurlement de la sirène était insistant et a duré longtemps. Il a perturbé toute ma nuit et toute la journée suivante ! Le lendemain, je me suis informé pour savoir ce qui s’était passé. On m’a répondu qu’un grave incendie avait éclaté dans une ferme des environs et que les sirènes appelaient à la rescousse tous les pompiers volontaires de la région. Grâce à l’appel qui a réveillé toute la population, l’incendie a pu être maitrisé ! Quoique secoué par ma nuit agitée, je suis resté en admiration devant la solidarité de la population de ces villages, prête à secourir rapidement une famille en danger. « Pas de sécurité sans solidarité » : en effet, pour retrouver la sécurité face à la menace du feu, il fallait se serrer les coudes dans la solidarité, il fallait que tous se sentent concernés, pour encourager les bénévoles, pour les assister, pour les motiver, et les remercier. Face au feu, on s’unit et on affronte.

Notre monde est un grand village ; où sont les incendies ? où sont les appels des sirènes ? où sont les pompiers qui s’engagent, pour créer la sécurité par la solidarité ? où est la population qui les soutient ? L’incendie d’Ammeloe nous aide à nous poser les bonnes questions.

Où sont les incendies dans notre société ? De nombreuses personnes sont menacées dans leur sécurité par des incendies de toutes sortes, y compris dans notre pays : la maladie, la pauvreté, la faim, l’exil, la haine ethnique, le chômage, la violence, la prison. Les petits dans notre société souffrent particulièrement de la crise sanitaire. Ceux qui avaient un petit boulot l’ont perdu ; ceux qui avaient une petite entreprise risquent la faillite ; ceux qui comptent sur des organisations de solidarité sont mis en difficulté. Notre campagne d’avent nous permet d’ouvrir les yeux sur les feux qui menacent nos concitoyens, dans leur vie et leur sécurité. Elle nous pousse aussi à rechercher les causes des incendies de nos sociétés.

Où sont les sirènes qui nous réveillent de notre sommeil ? « Ô toi qui dors, réveille-toi ! », nous dit le chant d’avent. Les cris qui nous réveillent viennent des veilleurs, des prophètes, des visionnaires, des pionniers, des experts, ou des victimes elles-mêmes. Le pape François est un veilleur de première classe : son premier voyage fut celui de Lampedusa, cette petite île italienne où débarquent dans le dénuement des réfugiés africains. L’action Vivre ensemble, avec tous ses collaborateurs, est pour nous un veilleur qui nous ouvre les oreilles !

Où sont les pompiers, volontaires ou professionnels, qui apportent le secours aux victimes ou le remède à la situation pour créer la sécurité ? Ici, je pense à toutes les associations d’entraide et de solidarité qui proposent des actions concrètes pour aider nos concitoyens en difficulté. Ce sont elles qui inventent, avec une majorité de bénévoles, des pistes de solutions aux problèmes posés et qui créent ainsi un réseau de solidarité dans notre société. Notre générosité les aidera – et contribuera à faire grandir la sécurité de tous grâce à l’aide de tous.

Où est notre merci ? Dans le brouhaha de notre vie sociale, les services à la société semblent aller de soi. S’ils sont défaillants, ils sont critiqués. S’ils sont performants, on oublie souvent de les remercier. Comme le pompier rentré de son travail sera félicité par ses proches ou par ceux qui ont été sauvés, ainsi devons-nous en ce temps d’avent remercier ceux qui s’engagent au service des autres. Notre remerciement sera le signe de notre soutien et de notre solidarité. On l’a vu quand on a applaudi le personnel soignant tous les jours à 20h, pendant le confinement.

Comment sortir de tous nos incendies sans une nouvelle solidarité ? Ou sans de nouvelles initiatives et de nouveaux soutiens ? Merci à ceux qui actionnent les sirènes, merci à ceux qui découvrent les incendies, merci à ceux qui s’engagent à les éteindre, merci à ceux qui soutiennent les autres par solidarité ! « Restez donc éveillés », nous dit Jésus dans l’évangile du 1er dimanche d’Avent (Mc 13, 33).

À l’approche de Noël, restons éveillés pour découvrir Jésus dans sa petitesse et sa discrétion. Dans sa pauvreté, il s’est fait proche des pauvres de ce monde. Il éveille ainsi en nous la solidarité !

Jean-Pierre Delville, évêque de Liège

Pour soutenir la campagne de l’Avent d’Action Vivre Ensemble, vous pouvez :

  • Faire un don par virement bancaire sur le compte BE91 7327 7777 7676 (communication : 6609).
  • Faire un don en ligne sur le siteavent2020.vivre-ensemble.be
  • Faire un don en paroisse les 12-13 décembre

Réduction fiscale exceptionnelle de 60% accordée par le gouvernement cette année.


LE TEMPS DU COVID-19 : UN COMBAT SPIRITUEL

Nous vivons une époque très exigeante. Nous sommes bousculés, dans tous les sens. A tous points de vue : familial, sociétal, sanitaire, financier, matériel, également sur le plan spirituel. Qu’est-ce que c’est qu’écouter la Parole et la mettre en pratique et entrer ainsi dans un rapport de fraternité avec le Christ, comme Jésus nous y invite dans l’Evangile, en ces temps chahutés de coronavirus ? Quel est le combat spirituel à mener ? Car il s’agit bien d’un combat, comme Jésus lui-même a combattu le Tentateur au désert, puis à l’heure de la mort. Notre époque est riche de combats et donc de tentations. En voici, parmi de nombreux autres, une petite série.

Nous avons l’impression de découvrir un monde fragile, très fragile. Dans d’autres coins du monde ou de notre société, la fragilité fait partie du quotidien. Mais nous qui sommes habitués à tant de confort, nous pensions avoir oublié la fragilité. Ou nous l’avons nié. La tentation est en effet de cacher la fragilité, de la croire éphémère, aisément surmontable. Non, le chrétien sait que Dieu lui-même s’est rendu fragile, vulnérable, en son Fils crucifié. Et que précisément là, la force de Dieu peut se manifester. « C’est quand je suis faible, que je suis fort » (2 Co 12,10). Premier combat : accepter tant de fragilités. Cela demande beaucoup d’humilité.

Cela peut nous faire croire qu’il nous faut à tous prix revenir à la situation antérieure, à avant. C’est un leurre, une pure illusion. Nous avons à quitter des temps révolus, sans trop de mélancolie, sans regarder en arrière, au risque sinon d’être transformés en statues de sel, comme la femme de Loth (Gn 12,26).  Il nous faut accepter que « nous ne sommes pas dans une époque de changements, mais dans un changement d’époque » (Pape François). Deuxième combat : ne pas regarder en arrière.

Le climat anxiogène qui nous entoure fait monter en nous la peur. Ou plutôt des peurs. Des peurs identifiables, des angoisses subtiles qui se cachent derrière. Des peurs, certaines tout à fait légitimes, mais qui nous paralysent. De peurs qui font peur. Exactement ce qu’attend le Tentateur pour nous faire faire n’importe quoi. Il nous faut garder, comme le Christ, envers et contre tout, un esprit ouvert et une confiance, ancrée dans notre foi. Troisième combat : ne pas avoir peur de sa peur.

La distanciation sociale, qui est nécessaire au plan sanitaire, induit hélas d’autres prises de distance. Une distanciation psychologique, qui nous éloigne de l’autre, qui fait qu’on s’en désintéresse. Mon prochain, s’il est lointain, ne serait-il donc plus mon prochain ? Le Pape François, dans se toute récente encyclique Fratelli tutti, nous rappelle que la fraternité ne connaît pas de distances physiques. Quatrième combat : rester proche, se faire proche. Par d’autres moyens certes. Mais se vouloir proche.

Nous portons des masques. Pour ne pas respirer le virus. Mais ne portions-nous pas depuis longtemps des masques ? Plus subtils, plus discrets que ces morceaux de tissu. Des masques pour nous faire passer pour un autre. Le Tentateur aime que nous nous déguisions, que nous habitions un personnage qui n’est pas nous. Cinquième combat : être soi, rester soi. Quelles que soient nos envies de masques.

Les experts ne sont guère d’accord entre eux. Les gouvernements se disputent sur les règles à appliquer, les restrictions à mettre en œuvre. Les tensions deviennent palpables. Le Tentateur adore ! Car il est diabolos, le diviseur. Sixième combat : que l’Esprit Saint qui habite en nous, nous garde dans l’unité.

Et enfin, subtile tentation, si discrète, si insidieuse pourtant : baisser les bras. Le à quoi bon, le tant pis. Se laisser aller, avec le courant. Voici le septième combat : le découragement.

Que cette crise, comme le mot crisis l’indique, soit vraiment, pour chacun, un temps de discernement. Que nos mains si propres par le gel hydro-alcoolique ne nous empêchent pas d’être salies, dans le service à nos frères. Que la contagion que nous redoutons, ne nous retienne pas d’être contagieux de l’amour de Dieu. Car, on me l’a confirmé en haut-lieu : il n’y a pas de chrétien asymptomatique.

+Jean Kockerols

Un numéro de GSM à votre écoute

Depuis le 5 novembre, une ligne téléphonique est ouverte dans tout le diocèse de Liège. Des aumôniers et visiteurs de prisons, d’hôpitaux et des centres de migrants se relayent pour offrir un temps d’écoute avec leur spécificité. Ce sont des personnes formées dans l’accompagnement. Dans le cadre de cette opération, il s’agit de donner un peu d’attention et de soutien aux personnes qui sont dans le besoin. Parler, pouvoir se dire, pouvoir mettre des mots sur ce que l’on ressent et être écouté peut vraiment aider ! Merci de transmettre cette information le plus largement possible autour de vous.

Edito-novembre 20

Espoir ou espérance ?

Quelle différence, me direz-vous ?
Pour l’un comme l’autre, on est dans la confiance, dans l’attente confiante de quelque chose, d’un désir.
L’espérance est aussi une des trois vertus théologales chrétiennes par laquelle on attend de Dieu sa grâce et sa vie éternelle (définition du Larousse).

Quel espoir formulons-nous, aujourd’hui, en ces temps de pandémie, de recrudescence de cas positifs ?
Qu’avons-nous comme espérance avec, à nouveau, ce repli sur soi, les jours qui raccourcissent, les annulations d’événements qui s’accumulent ?

Quelle espérance avons-nous en ce temps de Toussaint ?
Cette fête catholique nous rappelle que nous sommes TOUS SAINTS, tous appelés à nous tourner vers Dieu, Lui qui nous aime de façon inconditionnelle, quelles que soient nos fautes de parcours, nos erreurs, nos regrets. Nous fêtons aussi tous les saints connus ou inconnus qui sont pour nous des modèles, qui nous ont montré que, quelle que soit l’adversité, ils ont mis leur espérance, leur confiance en Dieu, en un monde meilleur, au Royaume des cieux. (si vous souhaitez en savoir plus, consultez le site Eglise catholique). (Le 2 novembre, nous fêtons nos défunts)

Dans cette News de novembre, l’accent a été mis sur la pastorale des divorcés, séparés, divorcés-remariés, pastorale peu connue, malheureusement. Pourtant elle peut aider les personnes à se relever, à surmonter l’épreuve, à retrouver la capacité d’aimer et d’être aimé. L’Eglise, par le biais de cette pastorale, accueille, écoute, compatit.

La prière peut être d’un grand secours. Elle nous porte, elle nous donne la force pour vivre, pour traverser ces zones de turbulence. Osons confier au Christ notre fardeau, nos colères, nos doutes, nos questionnements.

[…]Les premiers chrétiens ont vécu l’épreuve. C’est dans l’épreuve qu’ils se sont concentrés sur le mystère de Jésus ; et ils ont découvert que la croix de Jésus avait une forme d’ancre, l’ancre qui assure la stabilité d’un bateau et qui donne l’espérance aux passagers. C’est ainsi qu’ils ont dessiné souvent la croix sous la forme d’une ancre, pour signifier que l’épreuve est porteuse d’espérance.  La lettre aux Hébreux (He 6,19) nous le rappelle : l’espérance est ‘l’ancre de l’âme’, l’ancre de la vie. Aussi plaçons notre espérance dans le Christ, ancre de nos vies. (message de notre Vicaire général de ce mardi 27 octobre)

Soyons attentifs aux autres, aux personnes fragiles, isolées, dans le besoin. Prenons soin les uns des autres.

Misons sur l’espérance !

Bénédicte

Le saviez-vous ?

Notre service des Couples et des Familles a pour objectif d’aider, d’accompagner les familles et les couples qui se préparent au mariage comme les couples qui traversent des crises conjugales.

Nous vous invitons à parcourir notre site, et plus particulièrement l’onglet PADILI pour la pastorale des personnes séparées, divorcées, divorcées-remariées. Vous y trouverez toutes sortes d’informations :

  • Des liens vous renvoyant vers des sites comme « Groupes Espérance » ou « Chrétiens divorcés – chemins d’espérance” ou le blog “Baptisés divorcés remariés et leurs conjoints” avec son « cheminement Bartimée » ou la Communauté « Vivre et Aimer » qui organise des WE SINGLE pour des personnes célibataires de plus de 35 ans, veufs(ves), divorcés(es), séparés(es), …
  • La plaquette « Aimer à nouveau » avec des pistes d’accompagnement élaborée par notre service (en vente au SDCF au prix de 3€ + frais de port).
  • les noms de personnes pouvant accompagner les personnes en difficulté ou demandant un temps de prière pour un remariage.
  • l’affiche pour la journée annuelle du 11 novembre depuis une trentaine d’années (ANNULEE CETTE ANNEE !)
  • Des vidéos concernant la nullité de mariage, les relations toxiques

Nullité de mariage

Nullité de mariage (extrait « Aimer à nouveau »)
Beaucoup ignorent la possibilité de demander la reconnaissance de nullité d’un mariage précédent. Certains ne le veulent pas pour différentes raisons : soit pour ne pas entrer de nouveau dans une procédure qui risque de réveiller des souvenirs pénibles et « ajouter de la souffrance à la souffrance », soit parce qu’ils considèrent que leur mariage a été une réalité et que des enfants en sont nés…


La demande de nullité de mariage peut aider à faire un chemin personnel de clarification et de vérité avant de s’engager dans un nouveau projet de vie. « Elle peut aider à découvrir la part de responsabilité dans cet échec« , ajoute Guy de Lachaux.

Les raisons de déclarer nul un mariage sont multiples : la volonté de ne pas s’engager dans un mariage fidèle, indissoluble ou ouvert aux enfants; un manque de maturité évident ou une mauvaise connaissance des piliers du mariage chrétien; une incapacité de mesurer les conséquences d’un engagement et de s’y tenir; etc. Le pape François a souhaité que les procédures soient raccourcies afin de montrer « la sollicitude de l’Eglise vers ces fidèles qui attendent une vérification rapide de leur situation matrimoniale« .


Qu’est-ce qu’une procédure de nullité de mariage ?

Vodeus propose plusieurs vidéos sur ce sujet dont une qui retrace les différentes étapes de la procédure de la reconnaissance en nullité, le questionnement qui s’impose, le cheminement spirituel d’un quinquagénaire.

Qu’est-ce qu’une procédure de nullité de mariage ? Quels sont ses tenants et aboutissants qui semblent abscons à commencer par l’intitulé : « nullité de mariage » ? Qu’est-ce qui a pu être nul dans un mariage : les années d’une vie conjugale qui, si certaines ont pu être noires, d’autres auront été plus lumineuses ? Les enfants nés de l’union, sont-ce eux qui sont nuls ? Ou serait-ce le discernement de l’Eglise le jour où elle a célébré le mariage tandis qu’il serait considéré probant lors de sa relecture des consentements après le divorce ?

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Deux autres vidéos proposées par Vodeus :

Que dit l’Eglise catholique sur le mariage ou la « théorie » catho du mariage : Depuis quand le mariage est-il un sacrement ? Un couple marié à l’Eglise peut-il se séparer ? Pourquoi un couple qui se remarie ne peut recevoir les sacrements ? Comment un mariage peut-il être annulé ? Réponses en une animation d’une minute trente.https://vodeus.tv/video/leglise-le-mariage-et-le-divorce-866

Responsable du catéchuménat du diocèse d’Agen, Monique Rouquié-Parriel est divorcée et a obtenu la nullité de son mariage. Présidente de l’association “Chrétiens divorcés, chemins d’espérance“, elle accompagne des chrétiens divorcés et remariés. Entre la honte et la culpabilité d’avoir raté leur mariage, ils sont animés par la colère et l’incompréhension de la position de l’Eglise à leur égard.https://vodeus.tv/video/paroles-de-chretiens-divorces-et-remaries-867

Se placer sous la miséricorde de Dieu

Il est important d’accueillir la demande des personnes qui prennent contact pour un remariage et de se réjouir de ce recommencement. Cela nécessite de cheminer et discerner avec un accompagnateur pour pouvoir reconstruire l’avenir. « Le pasteur aidera à découvrir la grandeur de l’amour humain qui s’engage dans la fidélité, la réciprocité et la gratuité. Ces notions ne vont pas de soi aujourd’hui mais elles sont essentielles pour l’Eglise qui peut paraître en porte-à-faux dans une société qui fait et qui défait sous prétexte de liberté individuelle. » (Guy de Lachaux)

Se placer sous la miséricorde de Dieu (extrait  » Aimer à nouveau »)
Dieu n’est pas étranger à l’amour qui unit en vérité un homme et une femme. l’Eglise s’en réjouit et le manifeste par la prière. L’amour est une réalité qui nous dépasse et que nous ne pouvons pas toujours expliquer. Mais essayer de mettre des mots dessus aide à construire la relation, à l’intériorise et l’enraciner dans ce que nous croyons être le meilleur pour l’être humain : l’amour inconditionnel du Père pour ses enfants appelés à vivre de cet Amour et à le rayonner dans leur vie quotidienne.

Témoignages de prêtres

Sur le site du diocèse d’Autun (visages-diocese-autun.fr), vous trouverez notamment deux témoignages concernant la pastorale des divorcés-remariés. L’un est de l’abbé Jean-François Arnoux, et l’autre, de l’abbé Pierre Vaillier, tous les deux du diocèse d’Autun. En fin de page, deux livres du père Le  Bourgeois sont vivement recommandés. Belle lecture….

Témoignage de l’abbé Arnoux

« Arrivé dans l’institution Eglise, jeune prêtre à Notre-Dame à Montceau-les-Mines, secteur de Mission de France, en août 1949, la pastorale des divorcés était un sujet tabou, réglé une fois pour toutes.

J’étais déjà sensibilisé à ce sujet, car dans la famille de ma grand-mère paternelle, je savais qu’il y avait plusieurs couples divorcés remariés. Je ne comprenais pas pourquoi on ne les fréquentait pas. Mon grand-père, très à cheval sur la discipline, maman et sa famille très religieuse, stricts sur la morale, n’acceptaient pas ces situations.
Avec cette question, j’arrivais à Notre-Dame à Montceau-les-Mines. Dès le début de ma présence, je fis la connaissance d’un membre de l’Harmonie des Houillères et je me liais d’amitié avec son couple. Malheureusement, cet ami est atteint brutalement d’un cancer qui lui est fatal. Je savais qu’il était divorcé et remarié. Nous en avions parlé tout simplement. Ils formaient un couple très uni depuis des années.

A cette époque, la discipline de l’Eglise exigeait pour qu’il y eût une cérémonie religieuse que l’intéressé, avant sa mort, renonce à l’amour qu’il avait vécu avec son épouse. Pour moi, il n’était pas question de faire mentir quelqu’un par respect à lui-même et face à celle qui l’avait accompagné pendant une grande partie de sa vie et pendant sa maladie. Aussi, en accord avec le père Augros, mon curé, nous nous retrouvons à l’église Notre-Dame, avec son épouse, sa famille et ses amis pour l’accompagner, célébrer sa vie et la présenter au Dieu d’amour et d’accueil. « Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés ».

Voilà où en était l’Eglise à cette époque à l’égard des divorcés. Combien j’ai rencontré de gens, de foyers remariés après un divorce, en état de souffrance morale, en raison de leur situation de rejet.
Que de conversations, de dialogues pour les libérer et les aider à vivre leur vie d’amour dans le non jugement du passé et dans la foi en l’Evangile !
Je voudrais citer la situation de ce jeune divorcé qui m’a aussi, parmi d’autres, beaucoup marqué.

Un enfant était né avant mariage à la suite d’une rencontre à la sortie d’un bal. A cette époque : « Tu as fauté, tu répares, tu te maries ! ».
Moi de lui dire : « Mais tu l’aimais cette fille pour accomplir ce geste d’amour ? » Et lui de me répondre : « Vous êtes jeune et naïf, vous croyez qu’il faut aimer pour faire l’amour avec une fille ? C’est bien plus simple que cela et plus vite fait ! ».

Où était la liberté dans l’engagement de ce jeune ? Cette situation n’était pas un cas d’annulation de mariage.
Je suis moins naïf depuis longtemps ! Et combien de situations comme celle-ci ?
Voilà où j’en étais, dans une incompréhension totale, une grande révolte intérieure face à ces situations de rejet, un manque total de dialogue de la part des autorités de l’Eglise. Dialogue oui, à la base, avec des collègues ou des couples, partage de souffrance ou d’incompréhension. »

Témoignage de l’abbé Pierre Vaillier.

Un espoir ! Je me rendis à Lyon à une rencontre sur la pastorale des divorcés. J’étais heureux, enfin on va pouvoir parler !
Cette rencontre était animée par des évêques catholiques, des pasteurs protestants et des prêtres orthodoxes.

Chacun explique la position de son Eglise.
Pour les protestants, il n’y a pas de sacrement de mariage, donc pas de problème.
Pour les orthodoxes, il y a une solution possible pour un nouveau couple après échec, mais je crois après des années de probation, demande de pardon, etc.
Pour les catholiques, indissolubilité totale des liens du mariage, refus total du partage de l’eucharistie après un remariage.
Beaucoup de questions, de dialogues avec les participants, mais pour les évêques, nulle possibilité de revenir sur la question et de très bonnes raisons théologiques pour expliquer cette fermeture ; c’est-à-dire aucune cérémonie à l’église, et aucune possibilité de se nourrir de l’eucharistie. Pour finir, j’entends encore la parole d’un évêque et je le vois comme si c’était aujourd’hui : « Mais il reste au foyer divorcé la communion spirituelle ».

J’en étais là, quand j’arrive en 1972 à Notre-Dame-de-Lumière à Chalon-sur-Saône.
Quel grand courant d’air arrivait chez nous ! Un nouvel évêque dans le diocèse, le père Le Bourgeois.
Cet évêque avait vécu lui-même, de l’intérieur, la souffrance de tous ces couples après un échec et un remariage.
Aussi très vite avec nous un dialogue s’est installé, une recherche avec une grande franchise, une possibilité de parler vrai. La possibilité d’un accueil de ces couples dans certaines conditions.
Il y avait chez notre évêque et aussi chez nous, la même conviction : dans un mariage même très bien préparé, célébré avec beaucoup de sérieux et même de foi, de respect, l’échec est toujours possible et le sera toujours, car nous sommes des humains.

Un amour qui dure toute la vie sera toujours, comme le dit si bien un ami (pourquoi ne pas le citer, Pierre Bezin) un idéal humain, un idéal, il faut bien le reconnaître que tous ne sont pas capables de vivre, et les événements du monde peuvent contrarier leur projet ; un idéal humain, en ce sens qu’il est accessible, qu’il est possible de le vivre ; la preuve, c’est que certains couples réussissent à vivre ensemble en s’aimant jusqu’au terme de leur vie.
Et moi, j’ajoute que nous ne sommes pas sur terre pour nous faire souffrir et faire souffrir les autres. N’est-ce pas le cas quand il n’y a plus d’amour dans un couple, plus de partage, sinon la cohabitation ?
J’ai toujours participé avec des couples à des rencontres de fiancés. Que d’heures de bonheur j’ai passées avec des jeunes avant la célébration de leur mariage, où avec eux, leur famille et amis avaient toute leur place !

Donc, suite aux échanges avec le père Le Bourgeois, il y eut une première célébration qui avait été préparée avec lui dans mon bureau à Notre-Dame-de-Lumière, en fidélité avec certaines conditions.
Notre évêque demandait que cette célébration soit faite avant la cérémonie à la mairie, vu que la loi française interdit de célébrer un mariage sacramentel avant la cérémonie civile. Il était donc clair, le sacrement n’était pas célébré.
Les jeunes ne sont pas toujours au clair avec nos termes religieux, je précisais toujours : il y a une célébration, une prière, une rencontre dans l’église pour offrir à Dieu votre amour et le célébrer, le faire reconnaître par votre famille et vos amis, mais il n’y a pas de « mariage à l’église ».
Je n’oublierai jamais cette préparation et cette célébration. A la fin, j’ai demandé aux jeunes d’écrire au père Le Bourgeois pour le remercier.

Je voudrais dire encore, que dans la préparation, on cherchait à arriver à ce qu’il n’y ait pas de haine à l’égard du premier couple et un accueil respectueux des enfants. On peut ne plus s’aimer d’amour, mais se respecter et se sentir responsable de l’éducation des enfants avec la maman ou le papa de ces enfants.
Pour ces célébrations, en accord avec le père Le Bourgeois, j’étais très clair, il était précisé dans l’accueil, qu’il y avait eu un échec chez l’un ou l’autre des jeunes, non pour culpabiliser l’intéressé, mais au contraire, pour faire la vérité avec les jeunes, la famille et les amis.

« Qui fait la vérité vient à la lumière ». Oui, nous sommes en vérité. Ainsi était mis au point, au début de la célébration, que nous allions célébrer un Dieu d’accueil, qui avait lui aussi connu, en Jésus Christ, l’échec mais aussi la Résurrection : l’amour plus fort que la mort.
Pour Dieu, c’est toute la force de l’Evangile, il n’y a jamais d’échec définitif. (Cf. Ce très beau poème de Paul Eluard, athée – « La nuit n’est jamais complète… ») Un échec est toujours une souffrance : que va devenir ma vie ?

Aussi quelle espérance, quelle remise debout, quand l’amour vient dire : debout et repart !

C’est pour moi, l’occasion d’annoncer la résurrection : résurrection qu’ils sont en train de vivre, d’ailleurs eux-mêmes le reconnaissent très bien.
La résurrection n’est pas pour plus tard, mais déjà vécue dans le présent. « La résurrection du Christ ne saurait être située dans le passé, il en va de la résurrection comme de la Création. » (L’Evangile n’est pas neutre de François Biot, Desclée de Brouwer 1974.)

Qui n’a pas fait l’expérience dans sa vie, ou révélé à d’autres, que dans les moments les plus durs de la vie, se produit la résurrection grâce à l’amour, à l’amitié de quelqu’un. (cf le poème d’Adémar de Borros : « Des traces sur le sable »).
Toute ma vie a été marquée par cela et m’a fortifié dans ma foi en la Résurrection.

Que de moments de foi vécus avec des couples, soi-disant rejetés ! Quel témoignage auprès des familles et des amis : un Christ libérateur ! – (cf. Luc 10 – Luc 15 – Jean 4 .. et tout le reste..)
Cela fut vécu dans une recherche avec plusieurs collègues de Chalon-sur-Saône.

J’assume totalement la responsabilité de mon témoignage.

Maintenant tout est fini pour moi. Il me reste la prière, la lecture, la recherche et la souffrance, car j’ai peur que l’Eglise se replie sur elle-même au lieu d’aller vers ceux qui vivent loin de l’institution.

« Je vous précéderai en Galilée » a dit Jésus ressuscité à ses disciples. J’ai toujours été heureux « en Galilée » près du Seigneur, car près des gens, où lui m’avait précédé.

Pierre Vaillier

P.S. : Je conseille à tous ceux qui ne connaissent pas les livres du père Le Bourgeois, la lecture de « Chrétiens divorcés remariés » Desclée de Brouwer 1990 et « Questions de divorcés à l’Eglise » Desclée de Brouwer 1994