L’objectif de la pastorale des personnes séparées, divorcées est de rencontrer et d’accueillir au nom de l’Eglise, au nom de la communauté locale les personnes qui ont connu l’échec de leur vie de couple, de leur permettre de toucher une Eglise ouverte et accueillante surtout dans les temps d’épreuve lors du divorce ou de la séparation. Nous faisons une distinction entre le moment de la séparation et le temps qui suit d’une part et la préparation d’un nouveau projet de vie et de couple d’autre part. C’est dans la première phase que les personnes souffrent le plus et qu’elles ont besoin de soutien, de compréhension et de réconfort. La préparation d’un remariage se vit sous d’autres augures. Notre souci est de veiller à ce que les personnes qui ont connu l’échec de leur couple puissent d’une manière ou d’une autre faire l’expérience que leur situation de vie est prise en considération, est prise au sérieux par la communauté chrétienne locale. Il va de soi que toute initiative dans ce domaine demande délicatesse et discrétion : nous voudrions encourager les agents pastoraux à réfléchir comment relever ce défi, car ce serait dommage de passer sous silence ces situations douloureuses. Nous croyons que le message pascal nous pousse à aider quiconque a connu l’échec à faire l’expérience d’une petite résurrection.
L’accueil des personnes qui vivent des difficultés de couple est une préoccupation majeure de l’Eglise. Elle a le souci d’écouter et d’accompagner ceux qui vivent l’échec de leur couple. Accompagner et discerner ces personnes ne remet pas en cause l’indissolubilité du mariage. Mgr Jousten, en janvier 2005, nous disait déjà : « Devant la décision de divorcer, d’oser l’aventure d’une seconde union, nous pasteurs éprouvons un sentiment paradoxal. D’une part, nous ne voulons et ne pouvons nier que le lien sacramentel du premier mariage subsiste. D’autre part, nous nous réjouissons de voir que ces hommes et ces femmes ne veulent pas s’arrêter sur un constat d’échec ; la seconde union est une manière d’exprimer et de vivre leur espérance, leur désir de réussir une vie de couple. »
Le pape François, dans Amoris Laetitia (fin du chapitre VIII « Accompagner, discerner et intégrer la fragilité), […] invite les fidèles qui vivent des situations compliquées, à s’approcher avec confiance de leurs pasteurs ou d’autres laïcs qui vivent dans le dévouement au Seigneur pour s’entretenir avec eux. Ils ne trouveront pas toujours en eux la confirmation de leurs propres idées ou désirs, mais sûrement, ils recevront une lumière qui leur permettra de mieux saisir ce qui leur arrive et pourront découvrir un chemin de maturation personnelle. Et [j’] il invite les pasteurs à écouter avec affection et sérénité, avec le désir sincère d’entrer dans le cœur du drame des personnes et de comprendre leur point de vue, pour les aider à mieux vivre et à reconnaître leur place dans l’Eglise. »
Depuis une trentaine d’années, le diocèse propose une journée annuelle, le 11 novembre, à l’Abbaye de Wavreumont pour tous ceux et celles qui vivent une situation de séparation ou de divorce. Nous croyons important de promouvoir ce type de rendez-vous où chacun peut venir se poser sans peur d’être jugé et sans devoir expliquer ou justifier son état de vie.
Pour le moment, nous poursuivons avec attention les initiatives qui ont été prises dans l’une ou l’autre unité pastorale voire l’un ou l’autre doyenné, espérant que ces expériences essaimeront dans d’autres coins du diocèse.