Synodalité : sortir du confort de l’entre-soi, au-delà du clivage homme-femme !
Une phase importante de la synodalité vient de se terminer. Beaucoup, sans doute dans les mois à venir, vont scruter davantage le contenu des interventions. Beaucoup surtout sont en attente de la phase ultime qui se tiendra en octobre 2024.
Dès le départ de la démarche, les Eglises occidentales se sont penchées sur la place de la femme dans l’Eglise, son rôle, la participation à la mission, à la gouvernance de l’Eglise. Qu’en est-il de l’ordination diaconale, presbytérale des femmes ? Faut-il ouvrir de nouveaux ministères ? Ou instituer de nouvelles missions ?
Le très sérieux rapport de la plus grosse société d’investissement mondiale, BlackRock, met en évidence une vérité étonnante : les sociétés les plus rentables – pour son étude la BlackRock s’est penché sur 1250 grosses entreprises –sont celles qui atteignent la parité hommes-femmes. Le rapport ne voit pas un lien de causalité mais de corrélation. Dans la lecture de ce rapport, Isabella Lenarduzzi, fondatrice de Jump, entreprise sociale œuvrant au service des améliorations des conditions de travail, notamment dans les rapports hommes-femmes au sein des entreprises, précise que sans courir après une parité mathématique, les entreprises les plus rentables sont celles qui intègrent la plus large diversité : anciens, jeunes, hommes, femmes, personnes de cultures différentes. Et de formuler la règle suivante : une entreprise vit bien lorsque les décisions qu’elle prend sont bonnes. Or une bonne décision ne peut être prise que par un groupe qui sort du confort de l’entre-soi pour s’ouvrir à la diversité – si possible à l’image de la diversité sociale.
Voilà qui est susceptible d’inspirer nos pratiques d’Eglise.
Saint Paul dès le départ des communautés a été confronté à la diversité qu’il a accueillie tout comme il a accueilli la diversité de charismes qui sont souvent devenus des « ministères ». La question a davantage été comment garder l’unité. En Galates 3, il donne une réponse théologique à la difficile unité : « Il n’y a plus ni Juif ni Grec, ni esclave ni homme libre, ni l’homme ni la femme car vous êtes en Christ ». Lui aussi peut nous inspirer.
Mais nos familles, elles-aussi, peuvent être le lieu où se forge l’apprentissage de la diversité sur base d’un amour librement choisi et redécidé chaque jour.
Guy Balaes